Le CHU de Nîmes innove dans son service d’oncologie

L’établissement hospitalier du Gard a choisi de se doter de l’outil nomade mobiChimio pour améliorer le confort des infirmières et faciliter la traçabilité de l’administration des chimiothérapies aux patients. Entretien avec Emmanuel Coget, pharmacien dans l’unité de Pharmacie Oncologique du CHU Carémeau de Nîmes.

D’où vient la décision de vous équiper de mobiChimio ?

Nous utilisions déjà l’application Chimio, de Computer Engineering, et nous étions intéressés par une solution nomade pour faire évoluer le quotidien des infirmières. Il faut dire qu’elles travaillaient avec un PC embarqué sur des chariots de soins, très encombrants, qui ne rentraient pas dans les chambres. Elles faisaient sans cesse le va-et-vient entre le lit du patient pour administrer le traitement et le couloir où restait le chariot. Nous souhaitions donc un outil mobile afin d’enregistrer en temps réel toutes les données de traçabilité des administrations, sans décalage dans la saisie des informations, et disposer du plan de soins au plus près du patient.

Nous avions étudié une offre concurrente à celle de Computer Engineering, mais le service informatique l’a refusée pour des raisons de sécurité.

À quel moment a été déployé mobiChimio ?

Nous avons dû attendre de basculer sur la version 6.0 de Chimio pour bénéficier de toutes les fonctionnalités de mobiChimio. Nous avons lancé mobiChimio en février 2025 sur un seul site : l’hôpital de jour, qui représente 75 % des chimiothérapies administrées au CHU.

Comment avez-vous préparé cette mise en place ?

Nous avons beaucoup communiqué en amont car il y a toujours des résistances au changement, surtout lorsque la charge de travail est importante, comme c’est le cas dans le service. Computer Engineering nous a fourni un mobiChimio en test avant le Jour J, afin de faciliter son appropriation par les équipes de soins. Depuis, la grande majorité des infirmières l’utilisent.

Que prévoyez-vous pour les autres ?

Nous n’avons pas voulu rendre l’usage de mobiChimio obligatoire. Nous continuons donc avec le double système actuellement : le terminal mobile dans la poche des volontaires, et le PC sur le chariot pour les autres. Je suis persuadé que tout le monde s’y mettra au fil du temps.

Vous êtes le 1er CHU de France à utiliser mobiChimio !

Oui, nous sommes pionniers ! Cela a fait partie de la discussion avec Computer Engineering d’ailleurs : nous déployons l’outil nomade, mais ils doivent être à l’écoute de nos suggestions pour le faire évoluer. C’est le cas. Deux personnes de Computer Engineering sont venues sur place pour échanger avec nos équipes et enregistrer nos remarques.

Après quelques mois d’utilisation, avez-vous constaté une amélioration dans la traçabilité de l’administration des chimiothérapies ?

Nous réalisons un audit chaque année sur ce sujet, donc c’est encore un peu tôt pour répondre. Nous disposerons des statistiques à ce moment-là. Mais je note déjà un plus grand confort pour les infirmières qui utilisent mobiChimio, elles sont moins accaparées par la gestion informatique, ce qui leur permet d’avoir plus de temps pour les patients.